Le niveau des IAE

La profonde mutation des IAE

Alors qu’au début des années 2000 les universités avaient du mal à faire face à la concurrence des écoles de commerce dans les formations de gestion et de management, on perçoit désormais un net regain d’attractivité pour les formations des IAE. Zoom sur ce phénomène grandissant. Par Julien Sandras (Directeur Pédagogique de TageMajor).

Au début des années 2000, les écoles de commerce ont conne un véritable phénomène d’engouement auprès des étudiants. Entre 1998 et 2004, les écoles de commerce françaises ont vu leurs effectifs croitre de plus de 60% pour atteindre près de 80000 étudiants.

Ce phénomène a eu plusieurs sources mais la principale cause était indéniablement la faiblesse de l’offre de formations en gestion et en management des universités françaises.

Les écoles de commerce ont alors profité du manque de réactivité et d’organisation des universités pour offrir à leurs étudiants la garantie de partir à l’étranger en échange, des stages de qualité, un réseau d’anciens efficace et actif, des campus internationaux en plus de formations de bon niveau.

Face à cela, les universités avaient du mal à séduire les étudiants. Un vrai paradoxe quand on sait que les universités disposaient alors d’un corps professoral qualifié et à la pointe de la recherche dans de nombreux domaines…

IAE – Un enseignement de qualité

Ce que l’université a toujours su faire, et continue de faire efficacement, c’est produire des enseignements de qualité dispensés par des professeurs – chercheurs de niveau universitaire. Oui mais voilà, les étudiants attendaient plus.

Et ce sont les sirènes des écoles de commerces qui ont attiré les meilleurs éléments…quitte à devoir acquitter des frais de scolarité s’échelonnant en moyenne entre 7000€ et 8000€ en 2005.

Les écoles de commerce ont alors su prendre le virage des nouvelles technologies et de l’internationalisation. Grâce à des budgets plus conséquents que les universités, les écoles de commerce se sont dotées de campus modernes et fonctionnels, ont attiré des professeurs renommés et ont noué des accords internationaux avec des universités étrangères en masse.

Les écoles de commerce ont alors su aller chercher leur financement là où les universités ne pouvaient pas les concurrencer: auprès des étudiants (grâce à des frais de scolarité conséquents) et des entreprises, désireuses d’attirer les meilleurs éléments dans leurs rangs.

Face à cela, l’offre des universités paraissait fade et leur attrait a progressivement reculé auprès des étudiants.

La montée en gamme des IAE

Pour face à cette désaffection, les universités devaient se réinventer pour attirer de nouveau les meilleurs éléments. Et c’est ainsi que les IAE ont pris un virage à 180 degrés en calquant leur offre sur celles des écoles de commerce mais également et surtout en capitalisant sur ce qu’elles savaient faire de mieux.

Leur force venait de la qualité de l’enseignement dispensé par des professeurs – chercheurs reconnus. Elles ont alors associé à cet enseignement fondamental des intervenants du monde professionnel afin de moderniser leurs formations et les rendre plus opérationnelles.

Petit à petit, les professionnels ont alors dépoussiéré les bancs des universités et ont permis aux IAE de proposer des formations adaptées au nouveau visage du marché du travail.

C’est ainsi que de véritables formations reconnues de management, marketing ou encore de conseil en organisation ont vu le jour.

En plus de ce renforcement de l’offre de formation, les IAE ont rapproché leurs liens avec les entreprises en mettant en place des partenariats semblables à ce qui se fait en écoles de commerce, ont augmenté leur visibilité à l’international en multipliant les possibilités d’échange pour leurs étudiants et ont encouragé au développement des stages.

Elles en ont également profité pour tisser des liens forts avec les tissus économiques locaux, bien aidés par leur forte implantation régionale.

Une meilleure visibilité due à un regroupement stratégique

Mais la véritable nouveauté provient du regroupement opéré par un grand nombre d’IAE en France. Puisque comme le disait Ésope «l’union fait la force», les IAE ont mis à profit cet adage afin de se regrouper au travers d’un concours commun.

Bien que rassemblés au sein du Réseau IAE depuis 1957, les IAE ont récemment mis en place un processus de sélection basé sur un socle commun: le test Score IAE Message.

Cela leur a permis de gagner en visibilité puisque désormais les procédures d’inscription sont standardisées même si chaque IAE garde son processus de sélection. A la manière des banques d’épreuves comme Ecricome, Tremplin ou encore Passerelle, cela leur a permis de standardiser le niveau de sélection et de faciliter l’accès au concours pour les étudiants.

Et afin que la sélectivité soit grande, les IAE ont choisi de faire du Score IAE Message un test complet. A la différence des tests passés à l’entrée en écoles de commerce, l’ouverture culturelle y a une grande importance puisqu’un quart de la note est consacrée à un test de culture générale.

Et la partie de raisonnement numérique fait appel à des connaissances plus poussées que celle des tests psychotechniques classiques (TAGE MAGE, TAGE 2, Sesame, etc.). L’objectif avoué est alors de rehausser le niveau de recrutement pour accroitre leur attractivité.

Aujourd’hui on peut affirmer que ces mutations ont été une véritable réussite pour les IAE puisque de plus en plus de candidats se portent désormais vers leurs formations.

A cela vient s’ajouter un regard changé du monde professionnel qui reconnait de plus en plus les étudiants sortant de ces formations. Désormais les IAE doivent continuer et même accentuer ce cycle de transformation afin d’encore plus accroitre leur reconnaissance au niveau national et international.

L’amorce du changement montre des signes positifs. Et même si le chemin reste encore long pour atteindre la renommée et la reconnaissance des toutes meilleures écoles de commerce françaises, de nombreuses formations d’IAE jouissent maintenant d’une notoriété équivalente à des écoles de commerce du deuxième groupe.

Article rédigé par Julien Sandras, Directeur Pédagogique TageMajor.com